La négation en français

Dans la langue française écrite on utilise une double négation :

Je ne mange pas à la cantine aujourd’hui. ou encore : Cette élève ne rêve jamais en classe et reste toujours concentrée. Dans ces deux exemples nous retrouvons la négation par « ne…. pas » et « ne ….. jamais ».

Par contre dans la langue orale, quand on parle vite, il est fréquent de ne pas dire le « ne« . Par exemple on dit souvent : « Je mange pas d’huîtres parce que c’est pas bon ». Dans cette phrase les gens oublient le « ne » deux fois. Et c’est une grande différence entre l’oral et l’écrit.

Nous allons nous concentrer demain sur la langue écrite, parce que c’est ce que nous utilisons le moins et c’est la source de nombreuses erreurs. Presque autant que le participe passé des verbes du premier groupe, ou les gens ne savent pas s’il faut mettre « er » ou « é« .

Les formes de la double négation à l’écrit.

On retrouve cette double négation qui enveloppe le verbe sous différentes formes, dont la plus courante est « ne…. pas » ou « ne…. jamais« , mais il en existe plein d’autres comme :

  1. Ne… aucun(e) : Il n’a aucune idée.
  2. Ne… ni… ni… : Il n’a ni argent ni amis.
  3. Ne… personne : Il n’a parlé à personne.
  4. Ne… nulle part : Il n’est allé nulle part.
  5. Ne… pas du tout : Je ne suis pas du tout d’accord.

Et deux autres expression qui sont très rares, mais tout de même interessantes pour la suite de cette (bonne) leçon :

  1. Ne… goutte : Il ne pleut goutte ou on n’y voit goutte.
  2. Ne… point : Il n’y a point à réfléchir, agissons sur l’instant.

Mais pourquoi de la double négation à l’écrit ?

Les gens très savants qui s’appellent les linguistes pensent que faire la double négation vient du latin ancien, mais dans les faits quant on écrit en latin Non video. (Je ne vois pas.) il n’y a pas forcément de double négation. Alors moi qui ne suis qu’un instituteur, j’ai une autre raison qui me plait plus.

A partir du moyen-âge, on va utiliser la double négation pour expliciter l’action du verbe comme cela :

  • Je ne couds point. Ce qui voudrait dire que je ne fais pas un seul point de couture.
  • Il ne pleut goutte. Ce qui veut dire maintenant qu’il ne pleut pas et qu’il n’y a aucune goutte qui tombe.
  • Je ne marche pas ou je ne cours pas. Donc je ne fais aucun pas et je ne cours avec aucunes de mes jambes.

On pourrait construire des doubles négations qui n’existent plus ou pas, comme :

Ce musicien, il ne joue note à la cour du roi Arthur !

Peut-être qu’au moyen-âge on avait besoin de tout préciser pour parler, parce que les gens avaient différentes langues et dialectes. Ca rajoutait une information pour se faire comprendre et bien communiquer. J’aime bien cette idée.

Bon, jusque là c’est trop facile !

Voici un petit exercice pour s’entrainer : il faut mettre les phrases affirmatives en phrases négatives. Comme Je joue au foot devient Je ne joue jamais au foot, c’est nul.

  • La mère de Djibril fait de la bonne cuisine berbère.
  • Elle mange des huîtres au petit déjeuner
  • C’est une histoire qu’il faut raconter aux enfants.
  • Je suis fatigué !
  • Tu parle trop de ce qui ne te concerne pas. (Attention au sens de cette phrase)

Dès fois la double négation c’est pas du gâteau

Bon vous avez réussi ce petit exercice sans trop de problèmes si votre langue courante est le français. Mais il y a un point sur lequel les gens font des erreurs systématiquement, même s’ils sont nés en France, c’est la liaison avec le pronom « on« . Ecoutez ces trois phrases et cherchez à les écrire.

Tous les verbes que j’ai utilisés commencent par une voyelle « A, E, I, O, U, Y » donc on doit faire une liaison avec le « N » du pronom « ON », mais comme il y a une double négation le « NE » se transforme en « N’ ». Il faut donc écrire :

  • On n’aime pas le chocolat !
  • On n’arrive jamais à faire les exercices.
  • Chez moi, on n’utilise ni l’Allemand, ni l’Hebreu.

C’est chaud cette histoire parce que quand je dis ces phrases à l’affirmatif on entend la même chose. Ecoute :

Alors que ça s’écrit pas du tout comme ce qu’on entend :

  • On aime bien le chocolat.
  • On arrive toujours à faire ses exercices.
  • Chez moi, on utilise l’Allemand et l’Hebreu comme langue.

Des confusions qui s’enchainent

Doit-on écrire : « Je n’y vais pas » ou « je ni vais pas » ?

« Je n’en ai pas«  ou « Je n’en n’ai pas » ?

Nous le verrons dans une autre leçon.


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