Du moyen-âge à la renaissance

L’imprimerie en Europe, c’est comme internet maintenant !

La Renaissance est une période qu’on fait commencer en 1492 avec la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb : l’Amérique. Cependant il faut savoir qu’un peu avant, de nouveaux changements marquent le passage d’une époque à une autre. Vers 1450, à Mayence en Allemagne, Gutenberg met au point l’imprimerie à caractères mobiles en Europe. L’imprimerie permet de diffuser plus rapidement et pour moins cher des livres, surtout des écrits religieux avec la Bible, mais aussi des auteurs antiques qu’on redécouvre. Au Moyen-Âge on utilisait le palimpseste, peau de bête sur laquelle les moines gravaient et effaçaient des inscriptions comme un cahier de brouillon. Même si l’usage du manuscrit ne se perd pas après l’imprimerie, la mise au point de l’imprimerie change beaucoup de choses, et permet de diffuser les idées humanistes et protestantes. Les premiers imprimés sont appelés incunables. Par ailleurs certains imprimeurs sont aussi auteurs et humanistes par exemple Alde Manuce à Venise, qui conçoit le format In Octavo de livre en poche simple à transporter.

Humanisme et République des lettres

Le précurseur de l’humanisme est le poète italien François Pétrarque (1304-1374) qui prône un retour à l’antiquité et souhaite que les textes soient en langue vulgaire ( langue du peuple) . À partir du XVe siècle en Italie, d’autres figures majeures émergent en Italie à l’image du poète et philosophe Marsile Ficin (1433-1499) ou Lorenzo Valla (1400-1457) philologue (commentateur de textes avec une critique littéraire, historique et linguistique) se placent dans la continuité de l’humanisme de Pétrarque. De fait, ce qu’on appelle l’Humanisme se diffuse rapidement, partant d’Italie, on le retrouve en Angleterre avec Thomas More, John Colet et John Fisher aux pays bas avec Érasme le plus connu ou encore en France avec Jacques Lefebvre d’Etaples et François Rabelais (que je vous ai lu en classe) . L’humanisme est un mouvement littéraire, artistique et aussi religieux qui met l’Homme au centre de tout et se préoccupe de son bonheur. Cela doit passer par une solide éducation, une maîtrise des langues anciennes (latins, grecs, hébreux) pour revenir aux premiers textes de la bible, mais aussi aux textes des auteurs antiques (Virgile, Pythagore par exemple). Les humanistes délaissent le latin de la scolastique médiévale (Les trucs qu’il faut apprendre par cœur), pour revenir au latin de Cicéron au Ier siècle avant J.-C. , plus élaboré et qu’on n’avait oublié.

Les humanistes voyagent beaucoup pour étudier, se lient d’amitié et s’écrivent régulièrement; Érasme écrit beaucoup de lettres chaque jour. Ce réseau d’humanistes à travers toute l’Europe s’appelle La République des Lettres. Les humanistes appellent aussi à réformer l’église mais ne veulent pas rompre avec celle-ci, mais certains le font : ceux sont les protestants.

Les Réformes protestantes

La religion à la renaissance est aussi dans une période particulière. La peste noire et la guerre de cent ans ont causés beaucoup de morts dans la population européenne, et à cette époque on a peur de la mort. On ressent une crainte de la fin des temps, ce qu’on appelle une angoisse eschatologique. Les fidèles mieux instruits, ont plus d’exigences pour assurer leur salut au paradis. L’Église décide alors de mettre en place les indulgences, une remise de péchés contre un pèlerinage, mais aussi des sommes d’argent. Au début du XVIe, le pape Léon X a besoin de financer la basilique Saint-Pierre à Rome, il a recours aux indulgences, les croyants paient pour diminuer leur temps au purgatoire (un entre deux entre l’enfer et le paradis) . Mais beaucoup de fidèles s’indignent des indulgences! On critique aussi le fait que les prêtres soient mal formés : le luxe, les festivités des papes, le népotisme des papes (favoriser les neveux pour des hauts postes religieux), le fait que certains papes aient des enfants illégitimes (Alexandre VI Borgia ou encore Jules II pape guerrier qui lui succède) ne passe pas. Il faut dire que certains papes sont issus de grandes familles italiennes : Les Borgia (avec Alexandre VI) et les Médicis (avec Clément VII et Léon X) favorisent la débauche et le stupre à Rome.

En Allemagne du nord actuelle, le moine et théologien Martin Luther (1483-1546) placarde 95 thèses pour dénoncer les indulgences en 1517; Il rompt avec Rome, c’est un nouveau schisme. Dans le nord de l’Europe le luthéranisme domine, courant protestant où Luther laisse les lieux de cultes s’organiser autour des églises nationales et des princes. En Suisse à Genève, en France et aux Pays bas notamment, c’est le calvinisme du moine et théologien Jean Calvin (1509-1564) qui domine, avec une hiérarchie élaborée et des assemblées pour réunir les communautés calvinistes. Il y a une grande organisation des idées et une structuration de la foi extrêmement rigoriste.

En Angleterre, c’est l’anglicanisme. Le roi Henri VIII rompt avec Rome et le pape Clément VII qui refuse de faire annuler le mariage d’Henri VII. Le roi d’Angleterre à la main sur l’église d’Angleterre. On retrouve aussi un autre courant protestant autour de Zwingli à Zurich en Suisse. Les protestants se distinguent des catholiques, notamment, car ils ne reconnaissent pas la Vierge Marie et les Saints, pour Luther le salut est garanti par la foi pas besoins des bonnes œuvres et des indulgences. Les protestants ne reconnaissent que deux sacrements sur sept: baptême et Eucharistie. Les courants protestants se distinguent parfois aussi sur des questions autour de l’eucharistie et de la destruction des images du christ, ce qu’on appelle l’iconoclasme.

Les protestants dialoguent dans un premier temps avec les catholiques, mais ne trouvent pas d’accord et entrent en guerre. L’inquisition qui sévit en Italie et en Espagne persécute les protestants. Cette institution crée en 1231 et 1233, dirigée par des tribunaux, torture les hérétiques qui refusent de se rétracter. C’est à dire qu’ils torturent les gens qui ne sont pas assez catholiques.

Renouveau des Arts et retour à l’antique

En art, dans le domaine de la peinture, sculpture, gravure, littérature, on assiste à une volonté de retour à l’antique. On peint des divinités gréco-romaines, des épisodes mythologiques (comme Ulysse d’Homère) et des scènes des premiers temps de la chrétienté en Orient sous l’empire romain avec le christ. Les premiers saints et les premiers apôtres, martyrs de l’église, persécutés par les Romains, déchiquetés par les lions enragés et affamés, sont représentés en images.

En peinture, on invente la perspective, et on montre des scènes représentants la fin des temps, pour effrayer les fidèles; C’est le cas du plafond de la chapelle Sixtine peinte par Michel Ange ou avec des allusions à l’angoisse eschatologique dans le tableau Les ambassadeurs d’Hans Holbein le Jeune. Le mécénat des princes et des hommes d’églises avec des papes et eds cardinaux se développent. Les cours d’Europe se disputent les artistes Botticelli, Raphaël, Donatello, Le Caravage, le Titien au service de l’empereur Charles Quin. Léonard de Vinci auprès des Sforza à Milan, des Médicis à Florence et du roi de France, François Ier.

Les Guerres d’Italie (1494-1559)

En 1494, le roi de France Charles VIII attaque le royaume de Naples dirigé par une dynastie d’Aragon (en Espagne) qu’il revendique en héritage d’une dynastie angevine (en France). Part la suite le successeur de Charles VIII, Louis XII, revendique par sa grand-mère l’héritage du duché de Milan, qu’il attaque. Le nouveau roi François Ier reprend l’idée de prendre le duché de Milan, il y parvient en 1515, mais doit affronter l’empereur Charles Quint dont les possessions encerclent complètement la France. Les guerres d’Italie qui se poursuivent entre les rois de France François Ier et Henri II et les rois d’Espagne Charles Quint et Philippe II aboutissent à un échec militaire des Français mais permettent aux Français de découvrir la Renaissance italienne artistique et culturelle.


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