Projet femmes résistantes Romainville

Le contexte de la collaboration

Ce texte complète la visite du mémorial de la Shoah de Drancy que nous avons effectuée avec toute la classe le 20 novembre. Il donne des explications du contexte politique par rapport à la vie de cette résistante juive née en France et dont les parents étaient polonais. Pour prolonger notre réflexion, je propose un livre aux éditions La Martinière Jeunesse, Déporté j’avais ton âge, de Karine Sicard Bouvatier.
  1. L’après guerre

Pendant la défaite de la France en mai 1940 face à une armée allemande, le maréchal Pétain prend le pouvoir, il devient chef d’état. Il se présente au peuple comme un sauveur en signant l’armistice avec les représentants de l’armée allemande. Mais, en réalité, comme le soutiennent des historiens du nom de Max Gallo, ou Serge Klarsfeld, il est lui même antisémite. Par conséquent, il partage des idées avec le chancelier de l’Allemagne Adolf Hitler. Et c’est ce qui explique la collaboration entre les deux pays.

  1. L’antisémitisme de Pétain

Pour comprendre pourquoi Pétain, un militaire du plus haut grade en France, déteste les Juifs, il faut remonter à la fin du XIXe siècle, et à ce qu’on appelle l’affaire Dreyfus. Un militaire juif du nom d’Alfred Dreyfus est condamné par la justice militaire, à tort, pour espionnage en 1894. En réalité, il n’a été condamné que parce qu’il était juif, à cause de l’antisémitisme des officiers. Il est envoyé en prison en Guyane sur l’île du Diable. Un célèbre écrivain du nom d’Émile Zola va écrire un article dans le journal L’Aurore pour démontrer que Dreyfus est innocent du crime d’espionnage dont l’accusent des hauts gradés de l’armée et qu’il n’a été condamné que pour antisémitisme. Le peuple français se divise alors en deux camps : ceux qui sont antisémites, dont un bon nombre de militaires. Et les « Dreyfusards » qui défendent la liberté des droits de l’homme et du citoyen en le déclarant innocent. Pétain a alors entre 40 et 50 ans, c’est un militaire de carrière, donc il a dû prendre position pour ou contre ce militaire juif. Pour ou contre les droits de l’Homme. On ignore ce que Pétain pensait à l’époque. Cependant, quand il est arrivé au pouvoir en 1940, il a rapidement montré son antisémitisme en prenant des lois contre les Juifs. On pense que pour lui, c’était aussi une façon de venger l’honneur de l’armée après l’affaire Dreyfus.

  1. Les lois contre les juifs en Allemagne

Hitler est antisémite et l’écrit dans un livre qui s’appelle « Mein Kampf », c’est-à-dire « Mon combat ». Il est lui aussi très influencé, dans sa jeunesse en Autriche à Vienne, par des politiciens qui sont antisémites. Oui, vous avez bien lu, Hitler est un Autrichien !

Alors quand il arrive au pouvoir en 1933 après des élections, il va rapidement appliquer ses idées contre tous les juifs d’Allemagne. C’est les lois adoptées lors d’un congrès nazi de la ville de Nuremberg en Allemagne (Nürnberger Gesetze en allemand). Il est décidé que les juifs ne peuvent plus se marier avec certaines personnes, qu’ils n’ont plus de droits civiques et qu’ils n’ont plus le droit d’exercer comme maîtres d’école, professeurs, avocats, juges, maires, commerçants, agriculteurs…

  1. Les lois contre les juifs en France

Juste après la défaite de la France, le 3 octobre 1940, le gouvernement de Pétain ordonne et signe des lois, sans que l’Allemagne ne le lui demande, qui définissaient qui était juif et les excluaient de la fonction publique, de l’armée, de l’enseignement, de la presse, etc. C’est bien une initiative française qui mettait les juifs à l’écart de la société. Le lendemain, il autre loi du gouvernement de Vichy permettait l’internement des « ressortissants étrangers de race juive » dans des camps.

Mais, c’est une demande de l’autorité militaire allemande de recenser les juifs étrangers (non français) en zone occupée.

Le 2 juin 1941, une autre loi du gouvernement de Vichy, toujours signée de la main de Pétain, impose aux juifs de nationalité française de se recenser sur tout le territoire et même dans les colonies.

Ainsi, le statut des Juifs de Vichy a instauré l’antisémitisme d’État sur toute la France métropolitaine, qui donnait un cadre légal essentiel aux persécutions ultérieures.

  1. Les rafles et Drancy

Les premières grandes rafles ciblent principalement les Juifs étrangers. Elles commencent en 1941 à Paris (Rafle du Billet Vert, Rafle des notables). C’est à partir d’août 1941 que le camp d’internement de Drancy s’ouvre. La construction des logements de la « Cité de la Muette » est interrompue, et l’édifice est transformé par l’administration française en une immense prison de transit. En tout, environ 63 000 Juifs seront internés dans ce camp avant d’être déportés, principalement vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. L’une des plus grosses rafles aura lieu les 16 et 17 juillet 1942, connue sous le nom de « Rafle du Vel d’Hiv », où près de 13 000 Juifs sont arrêtés à Paris, dont plus de 4 000 enfants. Ces opérations massives furent menées par la police française, agissant sous l’autorité du gouvernement de Vichy et en collaboration avec l’occupant allemand.


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